07 janvier 2009 - 07 janvier 2010







Fin provisoire de Paesine. Merci lecteur(s). De mon côté temps lecture. Achat d'un reader avec carnet de notes incorporé. S'en servir? On commencerait des pointes sèches (c'est comme ça, les textes traduits en mode dessin). Page à page, avec biffures. Les possibilités que ça donne, passé l'appréhension. En tout cas on peut partir avec, dedans il y a Mahigan Lepage, Denis Montebello, Philippe Rahmy, Philippe Maurel, Leslie Kaplan, Arnaud Maïsetti, Marcel Schwob, Cervantes, Apollinaire, Nerval, Roussel, et beaucoup d'autres réunis dans la bibliothèque portative.
The leading event for the global plastics processing industry - Fakuma show.

Nicolas Rithi Dion

07/01/10


Il y a la nuit


il y a la nuit et un grand miroir nous fait parvenir une lumière surpuissante qu'on nomme le halo. derrière est la ville mais nous ne la voyons pas vraiment. nous sommes trop au sortir du ventre, la peau sur les yeux, pour savoir ce qu'il en retourne vraiment. pour l'heure nous pouvons nous fier aux dires des pâtres silencieux, depuis notre plus jeune âge, le leur undécentuple. on l'apprend. ils ont connu un temps où le halo n'était pas. qu'est-ce que c'est? dans notre non-savoir on peut avancer qu'ils savent ce qu'a été la nuit précédent le halo, la nuit précédent la ville, et la nuit précédent la nuit. on le dit. c'est comme un vieux rêve. ils l'engendrent chaque nuit. une fois atteint l'âge des rêves anagogiques, nous pourrons à notre tour en être les gardiens attentifs et monotones. on le croit. autour d'un feu, imaginez un grand feu, une grande roue de paroles pleines de braises ravivées durant toute notre joyeuse éducation, nous appréhendons ce que sera ce paysage. à leur écoute. on dit que l'histoire s'arrête là. on dit aussi que les pâtres étaient des géants dont le plus petit des ongles faisaient la taille des réverbères dont on se sert pour alimenter la ville. ils campaient sur la colline et portaient leurs bras colossaux au-dessus du miroir. ainsi ils rempochaient les moellons qui composaient l'envers qu'ils pillaient comme des guerriers ignorants du nom de ce qu'ils pillent. ils amoncelaient les ruines dans leur retraite et faisaient que ce ne fût plus les ruines qu'ils avaient causées sans le savoir mais l'espace ordonné qu'ils avaient une fois tâté de leurs gros pouces. ils voulaient seulement reproduire ce qui les avait ébranlé au toucher, comme toujours, seulement suivre fidèlement une autre forme de destruction, ce qui se présentait comme un simple édifice à remiser en leur monde, avant de s'assoupir grassement, car si on ne surprend pas les Dieux dans leur sommeil, il n'en est pas de même avec les géants, sauf si c'est là une énième ruse des Dieux qui ont fait en sorte que l'on se passe cette croyance. il y a la nuit et des ombres sur la colline, tour à tour plus amples et plus petites, très-muettes, infidèles, avançant, reculant et avançant, même battues en brèche par tous les vents. table rase sur table rase. toute lumière s'est éparpillée. pluie de loupiotes. plus rien dans le miroir. plus rien sous l'éteignoir. il y a la nuit. une multitude de cris. qui se changent en couleurs. qui foutent le camp. on le voit. échos enfantins perforant aux deux pôles.

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07/01/10

06/01/10 nuit


transport de matières dangereuses











dans la nuit le rêve pulvérisé mais juqu'au réveil s'être souvenu dans un état je sais pas comment comme sous hypnose non sorte d'état artificiel à n'entendre plus que le dédoublement de mon deuxième bruit (bizarrerie de mon cœur que le généraliste m'a récemment fait écoutée) jusqu'au réveil imminent s'être souvenu d'un chaînon de phrase formulé à soi dans cet interstice noir quelle disparition à peser encore ce matin chercher cette blancheur de quelques mots insérés dans la nuit je rentre à la maison non d'autres mots ensablés.

sortie de La Rochelle 17h15. inscription route soyez prudents transport de matières dangereuses entre Cramchaban et Montbazon. un plein sur l'aire de la Fontaine Colette. ensuite j'ai vérifié et je corrige. à 130 km/h, sur route légèrement courbe, on peut voir venir la centrale de Saint-Laurent-Nouan durant 4 bonnes minutes, puis laisser les deux panaches se diffuser dans le rétroviseur durant 4 autres bonnes minutes (et non 2 minutes comme annoncé au 04/06/09). du reste, depuis ce passage forcé je trouve que mon pare-brise est étrangement sablonneux.

à 100 km de Paris, la nuit, on voit se profiler toute une ville qui scintille rouge sur l'horizon. je fais la remarque à P. ces illuminations proviennent peut-être d'enseignes lumineuses se déployant derrière un effeuillement d'architectures renouvelées. d'où le clignotement optique. mais on n'a jamais vu une ville entièrement éclairée au rouge? mais le cortège de lumières s'étirent petit à petit en une ligne qui se précise et alors je me souviens des éoliennes. arrivée à 22h sur Porte d'Orléans.

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06/01/10 nuit

05/01/10


dans la chambre de tri











levé 4h45. sur le chemin de la criée, Port de pêche de Chef de Baie.

sur zone à 5h30. pour certains, la journée est terminée. on entre dans la chambre de tri. passé les bâches coupe-froid, comme j'en aurai vu l'année dernière au bureau de distribution de la Poste de Clichy-sous-Bois, mais aussi à l'entrée de la Chapelle royale du Château de Saint-Germain-en-Laye qui abrite le Musée d'archéologie nationale qui abrite une paroi du Roc-de-Sers, Charente. du reste même ambiance lève-tôt qu'à mon bureau de distribution où on s'active par la parole. bien sûr que le personnel a baissé. la pêche de ce matin est bien maigre. on s'imagine la criée telle qu'elle se pratiquait, à hautes voix, il y a encore quinze ans. on peut facilement repeupler, s'entend en pensée, ces espaces frigorifiques des poissonniers, mareyeurs et autres travailleurs de la mer que l'on croise sur les documents photographiques. visages tannés. ici pas de peau de pêche. du sel cristallisé sur la nuque et aux avants-bras entourant fièrement le gros. et, chose qui paraît bête à reporter, on sent la mer. aujourd'hui la criée se fait via l'interface des ordinateurs. à savoir les enchères se pratiquent en descendant, le prix étant dégressif. petit tour dans les ateliers. je verrai comment on pile la glace en quantités, comment on découpe le requin, comment on pèse le bar de ligne, comment on emballe les pavés de saumon destinés aux grandes surfaces (à l'aide d'un gaz alimentaire), comment on prépare encore les sardines demi-sel, comment on nettoie les moules provenant des filières (sur des tapis roulants, au sortir des débyssusseuses). quand notre petit groupe se disperse, je retourne errer dans les chambres vides - que j'indiquerais volontiers à la photographe américaine Lynne Cohen. pour finir je croise un pêcheur de nuit. ses mains. parti à 3h, retour à 7h.

plus tard sur un chantier naval.

plus tard dans le marais aquacole d'Angoulins-sur-Mer. vu un magnifique Héron à front blanc et tout ébouriffé (il vient de pleuvoir). il m'a repéré, posant ma lunette d'approche devant la voiture. je prends les chemins ostréicoles. une Aigrette. un Étourneau sur son fil électrique. à la Pointe de la Belette je surprends une colonie de Bernache Cravant au repos. sur la Plage de la Platère, qui est un rivage rocheux, attendant la marée basse, dans l'ordre d'observation, un Courlis Cendré, deux Chevaliers Gambette, toute une colonie de Bécasseaux, quatre Grands Gravelots. quand le sable commence à se dégorger en déjections de vers marins, j'aperçois se remuer un grand nombre de Tournepierres à collier. plus loin je distingue de grosses taches blanches. des Tadornes de Belon.

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05/01/10

04/01/10 nuit


Voie ouverte











je rêve de la maison de mes grands-parents, en Charentes, ma Heimat qui n'est plus. mais cela s'arrête précipitamment, comme dans l'autre monde, que le rêve ne continue pas. pourquoi s'est-il arrêté d'être rêve? j'aurais évité toute forme de savoir qui est une tristesse dans l'autre monde et n'existe pour ainsi dire pas dans le rêve - où la patrie me donna de ses nouvelles.

départ La Rochelle. sur l'A86 direction Créteil. ça bouchonne. plaisir à regarder la ville se dérouler sur du 10 km/h. un poids lourd est arrêté sur les chevrons blancs indicateurs d'une sortie de route. je tourne la tête. il dort à son volant. 1h pour rejoindre l'A6. je reste sur mes positions. on a le temps. radio autoroute FM. une voix féminine dit je n'ai pas de difficultés à vous signaler. on perd la fréquence. une voix masculine dit les trois points noirs. on entend encore A10. plus rien. il faudrait que je revienne en arrière. le signal oscille entre la météo et une musique nostalgique pour salon de coiffure. tout se passe comme si on ne voulait pas que je m'en aille de la couronne. je décide de prendre la N7 Orly. Rungis. d'ailleurs vu un camion des Halles. puis N445. passé Athis-Mons. Brétigny-sur-Orge. quelle est la différence avec nos villes du Nord-Est? passé un panneau Fleury-Mérogis. il ne faut pas croire qu'on avance beaucoup plus vite et j'ai le temps de voir une vieille femme se curer les dents à son volant. puis on récupère la Francilienne. ça roule. achat d'un atlas routier pour mises à jour des numérotations. en ligne droite. inscription route prudence véhicule arrêté à 2 km. victime d'un assoupissement en cinquième. je ne sais pas combien de temps ça me dure, mais je ferme les yeux pendant que la route continue en demi-teintes très-évasives. seulement des lignes phosphorescentes. ou peut-être que je confonds tout ceci avec un rêve récent? quand j'ouvre à nouveau les yeux, à nouveau la route, et un peu plus tard la sortie sur une aire de repos obligatoire où je verrai un camionneur remplir ses gallons, des chênes rouvre, une femme à la table pique nique et ses deux caniches mordant une laisse chacun. reparti. P me parle, aussi pour me garder éveillé. juste avant l'entrée Tours et ralentissement 110 puis 90 km/h, on surprend un ballet d'aviation, probablement des élèves pilotes dessinant des courbes dans le ciel, la piste d'atterrissage est à droite, c'est un aéroport, ça ressemble à une base militaire. la Loire. arrêt sur l'aire de Maillé. je me trompe et gare la voiture du côté des poids lourds. un 10 roues s'arrête juste à côté. à la fontaine devant les W.C. un routier en débardeur fait ses ablutions. un jour penser à s'arrêter à Fontevraud et Saint-Savin, et aussi au musée de l'automobile de Châtellerault pour voir si c'est bien le même musée que j'avais visité en culotte courte avec mon grand-père. on fait un crochet par la nécropole de Bougon. de Bougon nous savons très peu, moins que les sanctuaires de Çatal Höyük. mais ici l'archéologue a classé les tumulus. tumulus A. tumulus B. tumulus C. tumulus D. tumulus E. tumulus F. on se reportera facilement aux descriptions muséales reportées sur Wikipédia. pour ma part ai noté 1 crâne doublement trépané en tumulus A. les restes d'1 enfant en tumulus B. 4 individus déposés en tumulus C. 1 sépulture simple 1 enfant, 1 sépulture double 1 adulte 1 enfant, 1 sépulture triple 2 adultes 1 enfant en tumulus D. 1 mandibule humaine en tumulus E. 1 mâchoire de chien en tumulus F. ici on peut rêver aux parois vierges de tout pigment, et faire monter le silence des morts, ce qui revient à marcher entourés des chênes verts, marcher où les millénaires ont enseveli les pierres sur les pierres, ici où les morts ont monté ces mêmes pierres en sphères, en cônes, en espaliers, en couloirs, tourelles et culs de four. au demeurant quand on quitte les bois, on quitte le silence primitif où la suite des âges semble s'étendre dans l'imperturbable répétition du même. pas moins. pour cela je ferai toujours un crochet par Bougon. de nuit nous voici à La Rochelle. et à la radio on entend un enregistrement de en 79 à Copenhague. et pour nous arrivant de nuit à La Rochelle, c'est silence absolu, ralentissant, écoutant au plus près cette voix feutrée au tempo inégalable, puis le souffle de flügelhorn et cette leçon de faire sonner la mélodie avec deux notes coolées, quelques appoggiatures, un arpège, pas plus, juste tout dire avec les moyens du bord. lui qui disait jouer la mélodie comme si c'était la dernière. lui qui avait eu la mâchoire salement démolie et s'était retrouvé à travailler dans une station-service. lui qui pour finir avait tout repris à zéro quand on le persuadait que l'affaire était close.

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04/01/10 nuit

en accompagnement nuit :

03/01/10


Translations











pensant aller vers C, je me dirige sur A.

excusez-moi de ce que je vous dérange j'ai dormi dans les escaliers cette nuit j'ai pas mangé car j'ai très faim. de quoi réunir 37 euros c'est ce que coûte ma chambre chaque jour monsieur bien le prix de trois petits studios. je lui casse la hanche j'te jure je lui débloque quelque chose s'il continue à me. je suis. ma chérie il reste des pâtes à manger dans le frigo ce soir j'arrive? il. défoncé comme un terrain de manœuvre. je connais un chauffeur spécialisé dans les convois exceptionnels. je suis ce chauffeur qui se fait ouvrir les autoroutes rien qu'à moi pour véhiculer un quart d'éolienne à l'autre bout du pays. tu verrais il prend les quatre voies qu'on lui demande de faire un aller-retour Paris-Nantes il te le fait trois fois et prendra sur son dimanche toutes les cantines qu'il connaît se retrouver à table avec les autres gars rendez-vous pris sur telle aire je l'aime bien je le revois lundi. tu es. dans le train réveillé à l'instant où il dit le ballon j'ai pu regarder ce que je voulais à peu près juste demander un modèle qui se visse au plafond un qui se mette à la verticale. le soir fini mon repas je reste à table. mon grand-père aussi restait à table. il est bizarre franchement ça m'a un peu saoulé quand je chante je chante tu sais je travaille ma voix ouais il est obligé de justifier aux autres moi j'm'en fous je chante on est là pour travailler on n'est pas le genre de mecs qui s'la racontent tu peux me rappeler dans deux minutes même pas parce que ça va couper là j'suis dans le RER deux minutes même pas allô oui. votre attention s'il vous plaît ce train dessert toutes les gares jusqu'à Chelles Gournay. allô oui. mais quand je pars je retire la boite je la mets autour du cou au début je la portais très longtemps maintenant je me dis ça n'a pas de sens y a des gens qui la porte uniquement quand ils partent. pour Rosny il faut changer maintenant. merci. la grande télé on l'a reçue vendredi ça fait six ans que j'y pense y avait pas le son et puis ceci et puis cela quelquefois j'ai sommeil mais je regarde si j'ai des messages. il. le mari de mon ex il est blindé quand je l'ai connu il travaillait chez RTL c'était le directeur de la communication il gagnait 60000 francs ensuite il a été muté pour développer l'audiovisuel en Asie du Sud-Est c'est pourquoi mon fils il a passé une bonne partie de sa scolarité aux Indes c'est un type intéressant bien qu'il faille toujours qu'il la ramène avec ses tours du monde quand il m'invite à passer une semaine je viens dans sa villa on a toujours été en bons termes il m'a toujours bien dépanné jusqu'à ce que je lui demande une fois de trop. oh oui l'Angleterre connais bien j'ai travaillé là-bas vous savez je travaillais me levais à 5h grappillais le fer que je revendais bien j'avais un petit studio je ne manquais de rien maintenant la rue c'est la même fatigue mais c'est moins intéressant allez viens Tax t'es à la traîne mon chien. j'ai deux ans de ma vie où je ne me rappelle de rien paraît que mon bureau je n'arrivais pas à le rejoindre sans que les collègues me montrent le chemin quand je retrouve des connaissances de cette époque ils me disent qu'ils ont des souvenirs très nets mais moi incapable de savoir quels ils étaient et qui j'ai été. il. Sydney c'est un mythomane de première mais il peut pas ne pas avoir un minimum de vécu de ce qu'il avance à longueur de journée et de verres bien frappés aussi quand on l'entend chaque soir faire son show au bistrot on comprend qu'il y a des choses vraies ou pas complètement fausses dans ses histoires d'acteurs et actrices et cinéastes qu'il aurait fréquentés bien qu'à ce moment-là on peut aussi se demander ce qu'un type comme lui fait avec nous et César lui le pauvre je l'aime bien mais il est d'une naïveté rare il croit tout ce que débite Sydney chaque soir c'est le show à notre bistrot il vient toujours bien sapé on peut pas lui retirer ça son chapeau blanc et ses vestes bien repassées qu'il a récoltées aux quatre coins du globe ce Sydney mais quel flambeur de mots. dans le train tu lis cette règle d'usage ne vous mettez pas en situation irrégulière vous auriez à payer immédiatement une amende forfaitaire. non tu vois entre ce bout de céramique et louer une voiture pour voyager avec mes fils tu vois c'est tout vu je préfère faire comme tout le monde t'as pas remarqué que les gens ont des dentitions pourries t'as pas remarqué qu'on évite de trop sourire. et je suis. dans les guenilles de mon texte. changé comme la vue que j'ai de lui. change le texte change la vue. écart. absorption. déchet. éclat. et rejet. à nouveau absorption. départ. sur la vitre dépôts d'ombres coulant plusieurs visages coulant un visage. je suis. sur la vitre ce qui reste de nuit. c'est la fin. mon texte. passant le gué. ils disent meurs à toi-même. ils disent vis. ils disent bois. cabre cette ligne. fous les camp au plus vite. qu'ils n'y voient pas un retrait sur la grève. il n'y a de retrait que multiplié. des nombres insérés dans l'illimité.

je n'y arriverai pas. mais cela m'arrivera.

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03/01/10

02/01/10


Deleuze comme Proust











je lis dans le train. Deleuze comme Proust.

je lis Proust et les Signes, de Deleuze.

et se dire - Deleuze comme Proust.

en marche philosophique. écriture en miroir. livre à poser à côté de La Recherche.

non pas Deleuze écrivant comme Proust, mais Deleuze côtoyant Proust en ses voies, nuits, mouvements a tempo, ou sa machine littéraire à dire nos vies souterraines.

(mettons que l'art naisse des signes véhiculés par tous les signes, qu'ils soient mondains, du monde des amours, ou de celui de la pensée volontaire, il y a que ces signes sont encore à mettre du côté de la causerie, du contingent de nos vies propres, diurnes, ou de notre seule volonté à penser. ce sont des signes inertes. ce qui est involontaire déclenche l'acte de penser véritable qui va mobiliser tous les signes absolument et faire sens de ce contenu (et ce sous le signe exclusif de ce qu'on appelle alors - l'art).)

" Il se peut que la critique de la philosophie, telle que Proust la mène, soit éminemment philosophique. Quel philosophe ne souhaiterait dresser une image de la pensée qui ne dépende plus d'une bonne volonté du penseur et d'une décision préméditée? Chaque fois qu'on rêve d'une pensée concrète et dangereuse, on sait bien qu'elle ne dépend pas d'une décision ni d'une méthode explicites, mais d'une violence rencontrée, réfractée, qui nous conduit malgré nous jusqu'aux Essences. Car les essences vivent dans les zones obscures, non pas dans les régions tempérées du clair et du distinct. Elles sont enroulées dans ce qui force à penser, elles ne répondent pas à notre effort volontaire ; elles ne se laissent penser que si nous sommes contraints à le faire."

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02/01/10

01/01/10


passation











j'attends de connaître cette ville. ce qui suppose une action. j'attends. de l'autre côté. en la regardant comme je peux derrière cette vitre couleur bleu givre du soir. depuis la voiture. ou la cage d'escalier. sous le préau. après douze heures d'avion sans escale. dans l'aéroport de la ville où je n'attends personne et personne ne m'attend. maintenant je prends la première avenue où ils sont en train de marcher les uns dans les autres.

minuit à l'hôtel. sortant de l'ascenseur. resté seul dans ma chambre.

à moi de me concentrer sur certaines sensations très vagues liées à des images fugaces dont je ne sais rien, mais qui ne doivent peut-être pas relever de l'oubli, ce vers quoi elles affluent tout d'abord. mais tout d'abord je dois les garder hors-champ, sans attaches, et tout faire comme si elles n'existaient pas.

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01/01/10

31/12/09


courir l'Ourcq











rêve que je suis en train de noter ce rêve.

rien vu - mais dans une même parcelle de temps court - qu'un vieil Hôtel des Postes et une Avenue Montgolfier.

à savoir que lorsqu'un arbre tombe à Rowan Oak, la tradition veut que l'on en débite une clôture.

plus tard courir l'Ourcq et passer les villes en compagnie du marinier - encore partir au petit jour - passant la Darse du Fond de Rouvray, les Grands Moulins et la Blanchisserie Elis - continuant ce qui reste de nuit, comme avec le père Jules, Jean et Juliette, dans l'Atalante de Vigo.

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31/12/09

30/12/09 nuit


vue sur les rhumbs











le matin à Tolbiac. 14 secondes d'ascenseur pour le 18è étage de la T1. je longe les baies vitrées en me collant aux petits pans lamellés jaune. face à la banlieue Nord-Est. Les Mercuriales, Bagnolet. la Tour Hertzienne, Romainville. perspective. deux lignes y menant. d'une part la très légère passerelle Simone de Beauvoir. d'autre part le massif ministère de l'économie (on dirait une barrière d'octroi. est-ce qu'on y prélève encore la fumure? est-ce qu'on peut y apprécier un tableau du douanier Rousseau?). dans la pénombre deux halogènes 3200 k. au centre, un dessin d'Erté, posé à plat sous le Nikon F2 avec optique Micro-Nikkor 55 mm. à l'époque on achetait une histoire, me dit-il. un Pentax 6/7, ça a une histoire. une chambre Sinar, ça a une histoire. puis de me raconter la Pieta de Fouquet, à Nouans-les-Fontaines. il fait -4 dans la chapelle. il a froid. ça ne lui arrive jamais. il n'est pas frileux. mais aujourd'hui il a froid. le conservateur, délicieux, lui propose d'aller manger quelque chose. il ne peut pas. il lui faut d'abord installer son matériel, s'inquiéter des émulsions, s'inquiéter de l'éclairage. il fait froid mais il a la fièvre. il y aura sept vues. à chaque fois il y a un test et un double. pas plus. ensuite il me prie de le laisser avec les Erté. voilà pour ma rencontre avec un dinosaure, aujourd'hui où toutes marchandises dévalent la pente en se mordant la queue. l'après-midi à Richelieu. Christophe photographie une Torah ayant appartenue à Louis XIV. Alain me montre comment il s'y prend avec les portulans. à deux on place la peau de mouton sur une plaque aspirante. une exposition pour l'ensemble. puis l'envers. puis l'ensemble découpé en dix parties.

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30/12/09 nuit

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