Il y a la nuit
il y a la nuit et un grand miroir nous fait parvenir une lumière surpuissante qu'on nomme le halo. derrière est la ville mais nous ne la voyons pas vraiment. nous sommes trop au sortir du ventre, la peau sur les yeux, pour savoir ce qu'il en retourne vraiment. pour l'heure nous pouvons nous fier aux dires des pâtres silencieux, depuis notre plus jeune âge, le leur undécentuple. on l'apprend. ils ont connu un temps où le halo n'était pas. qu'est-ce que c'est? dans notre non-savoir on peut avancer qu'ils savent ce qu'a été la nuit précédent le halo, la nuit précédent la ville, et la nuit précédent la nuit. on le dit. c'est comme un vieux rêve. ils l'engendrent chaque nuit. une fois atteint l'âge des rêves anagogiques, nous pourrons à notre tour en être les gardiens attentifs et monotones. on le croit. autour d'un feu, imaginez un grand feu, une grande roue de paroles pleines de braises ravivées durant toute notre joyeuse éducation, nous appréhendons ce que sera ce paysage. à leur écoute. on dit que l'histoire s'arrête là. on dit aussi que les pâtres étaient des géants dont le plus petit des ongles faisaient la taille des réverbères dont on se sert pour alimenter la ville. ils campaient sur la colline et portaient leurs bras colossaux au-dessus du miroir. ainsi ils rempochaient les moellons qui composaient l'envers qu'ils pillaient comme des guerriers ignorants du nom de ce qu'ils pillent. ils amoncelaient les ruines dans leur retraite et faisaient que ce ne fût plus les ruines qu'ils avaient causées sans le savoir mais l'espace ordonné qu'ils avaient une fois tâté de leurs gros pouces. ils voulaient seulement reproduire ce qui les avait ébranlé au toucher, comme toujours, seulement suivre fidèlement une autre forme de destruction, ce qui se présentait comme un simple édifice à remiser en leur monde, avant de s'assoupir grassement, car si on ne surprend pas les Dieux dans leur sommeil, il n'en est pas de même avec les géants, sauf si c'est là une énième ruse des Dieux qui ont fait en sorte que l'on se passe cette croyance. il y a la nuit et des ombres sur la colline, tour à tour plus amples et plus petites, très-muettes, infidèles, avançant, reculant et avançant, même battues en brèche par tous les vents. table rase sur table rase. toute lumière s'est éparpillée. pluie de loupiotes. plus rien dans le miroir. plus rien sous l'éteignoir. il y a la nuit. une multitude de cris. qui se changent en couleurs. qui foutent le camp. on le voit. échos enfantins perforant aux deux pôles.
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07/01/10
il y a la nuit et un grand miroir nous fait parvenir une lumière surpuissante qu'on nomme le halo. derrière est la ville mais nous ne la voyons pas vraiment. nous sommes trop au sortir du ventre, la peau sur les yeux, pour savoir ce qu'il en retourne vraiment. pour l'heure nous pouvons nous fier aux dires des pâtres silencieux, depuis notre plus jeune âge, le leur undécentuple. on l'apprend. ils ont connu un temps où le halo n'était pas. qu'est-ce que c'est? dans notre non-savoir on peut avancer qu'ils savent ce qu'a été la nuit précédent le halo, la nuit précédent la ville, et la nuit précédent la nuit. on le dit. c'est comme un vieux rêve. ils l'engendrent chaque nuit. une fois atteint l'âge des rêves anagogiques, nous pourrons à notre tour en être les gardiens attentifs et monotones. on le croit. autour d'un feu, imaginez un grand feu, une grande roue de paroles pleines de braises ravivées durant toute notre joyeuse éducation, nous appréhendons ce que sera ce paysage. à leur écoute. on dit que l'histoire s'arrête là. on dit aussi que les pâtres étaient des géants dont le plus petit des ongles faisaient la taille des réverbères dont on se sert pour alimenter la ville. ils campaient sur la colline et portaient leurs bras colossaux au-dessus du miroir. ainsi ils rempochaient les moellons qui composaient l'envers qu'ils pillaient comme des guerriers ignorants du nom de ce qu'ils pillent. ils amoncelaient les ruines dans leur retraite et faisaient que ce ne fût plus les ruines qu'ils avaient causées sans le savoir mais l'espace ordonné qu'ils avaient une fois tâté de leurs gros pouces. ils voulaient seulement reproduire ce qui les avait ébranlé au toucher, comme toujours, seulement suivre fidèlement une autre forme de destruction, ce qui se présentait comme un simple édifice à remiser en leur monde, avant de s'assoupir grassement, car si on ne surprend pas les Dieux dans leur sommeil, il n'en est pas de même avec les géants, sauf si c'est là une énième ruse des Dieux qui ont fait en sorte que l'on se passe cette croyance. il y a la nuit et des ombres sur la colline, tour à tour plus amples et plus petites, très-muettes, infidèles, avançant, reculant et avançant, même battues en brèche par tous les vents. table rase sur table rase. toute lumière s'est éparpillée. pluie de loupiotes. plus rien dans le miroir. plus rien sous l'éteignoir. il y a la nuit. une multitude de cris. qui se changent en couleurs. qui foutent le camp. on le voit. échos enfantins perforant aux deux pôles.
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07/01/10
2 commentaire(s):
incroyable image, jusqu'au détail du nom de la collection. Merci pour ce texte et quelques autres du même tonneau.
A.Y
achetée à la Pointe du Hourdel. où sont nos chers phoques. te conseille.
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